Astro-Club Saturne

Une activité de l'ADASOC à Préaux [76]

ATTENTION !!   IL NE FAUT JAMAIS OBSERVER LE SOLEIL AVEC UNE AUTRE METHODE QUE CELLES DECRITES CI-DESSOUS SOUS PEINE DE DEVENIR AVEUGLE ! NOTAMMENT, NE JAMAIS UTILISER DE FILTRES SOLAIRES QUI SE VISSENT SUR L’OCULAIRE !

La surface du SOLEIL a une température de 6 000 °C. Elle rayonne une énergie et une lumière gigantesque qui arrivent sur Terre. On comprend donc qu’il faille prendre un maximum de précautions pour observer le Soleil car les instruments astronomiques concentrent cette énergie.

La seule méthode vraiment sécuritaire consiste à filtrer intensément la lumière solaire AVANT qu’elle n’entre dans le tube de l’instrument ! Il y a deux types de filtres qui se placent à l’avant de l’instrument : les filtres en verre et les filtres en Mylar.

Pour pointer le Soleil sans danger, il faut mettre tout d’abord le filtre solaire à l’avant de l’instrument, vérifier qu’il ne risque pas de tomber pendant l’observation, laisser un capuchon de protection à l’avant du chercheur, et orienter le tube de l’instrument vers le SOLEIL de telle façon que son ombre observée sur le sol soit la plus ronde possible. On insère alors un oculaire donnant le plus faible grossissement possible dans l’instrument et on recherche manuellement le disque solaire qui doit être relativement proche. NE JAMAIS ENLEVER LE FILTRE SOLAIRE PENDANT L’OBSERVATION !

Le filtre en verre :

Il est serti dans une monture métallique qui s’emboîte sur l’avant du tube du télescope. Il faut acheter le filtre spécifiquement conçu pour l’instrument que l’on possède, mais il n’en existe pas pour tous les instruments vendus.

Les couches métalliques qui le recouvrent donnent une image finale du Soleil jaune orangée très agréable à regarder.

  • Le filtre en Mylar :

Il se présente comme une feuille de film plastique souple recouvert d’aluminium. Il faut se fabriquer un support en carton percé au diamètre de l’instrument sur lequel on le colle sur le pourtour. Le filtre ne doit pas être trop tendu. Puis, il faut le munir d’une jupe en carton qui permette de l’enfiler à l’avant du tube et de le maintenir fermement en place. ATTENTION, les filtres en Mylar sont fragiles et ils faut toujours les examiner avant de s’en servir. Si l’on aperçoit des rayures, ou un ou des trous même minuscules, le filtre est inutilisable car il laissera passer de la chaleur dangereuse.

Le filtre en Mylar donne une image du disque solaire généralement bleutée moins “naturelle”.

Ces deux types de filtres ne laissent passer que 1/10 000ème de la lumière solaire et filtrent toutes les longueurs d’onde (les couleurs) du Soleil. On voit donc à travers ces filtres la surface du SOLEIL avec tous ses bouillonnements dantesques. Ces filtres montrent les cellules de convection de gaz appelés “grains de riz” sous forme d’une GRANULATION de la surface solaire perceptible à fort grossissement (100 à 200 fois).

On voit aussi les perturbations de ces cellules de convection provoquées par des champs magnétiques et qui apparaissent noires  appelées “TACHES SOLAIRES”. Les TACHES SOLAIRES montrent distinctement deux régions : l’ombre centrale et la pénombre périphérique.

On peut quand même visualiser la surface du Soleil sans filtre grâce à la méthode “PAR PROJECTION”. ATTENTION, CETTE METHODE NECESSITE DES PRECAUTIONS IMPORTANTES !

Pour pointer le Soleil sans danger avec cette méthode, il faut laisser un capuchon de protection à l’avant du chercheur, et orienter le tube de l’instrument vers le SOLEIL de telle façon que son ombre observée sur le sol soit la plus ronde possible. On insère alors un oculaire donnant le plus faible grossissement possible dans l’instrument et on présente une feuille de papier blanche à environ 30 cm en face de l’oculaire. IL NE FAUT JAMAIS REGARDER DANS L’OCULAIRE, bien sûr  ! On recherche alors manuellement le disque solaire qui doit venir se projeter sur la feuille blanche. Quand on l’a trouvé, on maintient la position et on fait la mise au point EN REGARDANT LA FEUILLE BLANCHE. On doit voir apparaître les TACHES SOLAIRES sur le disque projeté. On peut augmenter le grossissement simplement en éloignant la feuille blanche. ATTENTION, AVEC CETTE METHODE ALTERNATIVE, IL FAUT DETOURNER L’INSTRUMENT DU SOLEIL AU BOUT DE 30 SECONDES D’OBSERVATION ET LE LAISSER REFROIDIR PENDANT PLUSIEURS MINUTES AVANT D’ENTREPRENDRE UNE NOUVELLE OBSERVATION !

Si l’on veut voir les jets de gaz émis par le SOLEIL au dessus de sa surface, les PROTUBERANCES SOLAIRES, il faut disposer d’un instrument spécialisé muni d’un filtre qui ne laisse passer  que l’une des longueurs d’onde d’émission du gaz qui contitue ces jets : l’HYDROGENE. Ces filtres sont appelés “filtres H-Alpha” car ils sélectionnent la raie Lyman Alpha émise par l’HYDROGENE chaud.

Ils sont contitués d’un support en verre sur lequel on dépose par évaporation diverses couches de métaux d’épaisseur rigoureusement calculée afin de créer des interférences qui ne laissent au final passer que la raie H-Alpha. On se doute que de tels filtres sont difficiles à  produire et les instruments qui en sont équipés ne peuvent servir que pour l’observation du SOLEIL et il semble que ces filtres “vieillissent” et qu’ils filtrent moins bien au bout d’une dizaine d’années.

Investir dans un tel instrument doit donc être un achat mûrement réfléchi car il ne s’adresse qu’aux passionnés de l’observation du SOLEIL. Ceci dit, voir ces gigantesques flammes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres qui surplombent le disque solaire reste un spectacle inoubliable. On voit le plus distinctement les PROTUBERANCES lorsqu’elles sont sur le bord du disque par contraste avec le fond de ciel noir qui entoure le disque solaire. Mais on voit aussi les PROTUBERANCES situées devant le disque solaire sous formes de longues lignes noires : les FILAMENTS SOLAIRES.

L’observation du SOLEIL est particulièrement intéressante si on peut le suivre plusieurs jours de suite. On voit alors les TACHES SOLAIRES tourner sur le disque solaire car le SOLEIL tourne sur lui-même en environ 28 jours. On voit également distinctement ces TACHES SOLAIRES évoluer, grandir, chager de forme, puis diminuer. L’observation du SOLEIL sur une dizaine d’années permet aussi de se rendre compte que celui-ci a une activité cyclique d’environ 11 ans avec des MAXIMUM SOLAIRES avec beaucoup de TACHES visibles simultanément, et des MINIMUM SOLAIRES parfois complètement sans TACHES.

Quant à l’observation des PROTUBERANCES, celles-ci ayant des durées de vie de quelques heures, le temps que lez gaz éjectées soient expulsés dans l’espace ou qu’ils retombent à la surface du SOLEIL, c’est un spectacle renouvelé chaque jour qui vous attend.