Astro-Club Saturne

Une activité de l'ADASOC à Préaux [76]

Tout le monde connait “l’Etoile du Berger” très visible tantôt le soir ou tantôt le matin. Les Romains virent en elle l’incarnation de VENUS, déesse de la Beauté. Mais ce n’est pas une étoile car elle bouge par rapport aux étoiles. C’est en fait la seconde planète en partant du Soleil. C’est Galilée qui vers 1610 observa le premier que VENUS présentait des PHASES comme la Lune, preuve de cette proximité du Soleil.

VENUS tourne en 225 jours autour du Soleil à une distance moyenne de 108 millions ( 108 000 000 ) de km.

Son diamètre est de 12 100 km, soit presque le même que celui de la Terre. Dans les télescopes, Vénus ne montre qu’une “surface” blanche qui est due à une épaisse couche nuageuse qui recouvre le sol de la planète.

Dès 1932, on sait que l’atmosphère de VENUS est composée à plus de 98% de GAZ CARBONIQUE (CO2). En 1957, le français Charles Boyer montre que l’atmosphère de VENUS fait un tour en un peu plus de 4 jours. Cela correspond à une vitesse de 200 km/h. En 1962, les Américains réussissent à faire passer à 35 000 km la sonde MARINER 2. Elle montre que les nuages sont répartis en plusieurs couches, que le champ magnétique est très faible et que la températire au sol serait de 400 °C au moins.

En 1964, grâce au radiotélescope d’Arecibo de 300 m de diamètre utilisé comme un radar qui va percer la couche de nuages, on reconnaît à la surface de VENUS des chaînes de montagnes et de grands plateaux plats. Ces mesures montrent également que la planète tourne en 240 jours dans le sens opposé à son atmosphère ! En 1970, la sonde soviétique VENERA 7, spécialement calorifugée se posa au bout d’un parachute sur le sol vénusien. Elle résista 33 minutes à une température extérieure de 470 °C, c’est à dire autant que dans un four de cuisine à pyrolyse, et à une pression atmosphérique 90 fois plus forte que sur Terre, c’est à dire celle que supporte les sous-marins en plongée à 900 m sous la surface de l’océan !

En 1972, VENERA 8 détecta des vents à 90 m/s (330 km/h !) dans les nuages et mesura l’épaisseur de l’atmosphère, qui atteint 80 km au lieu de 15 sur Terre. Malgré ces épaisses couches de nuages, il fait aussi jour à la surface de VENUS que sous un ciel noir d’orage sur la Terre. En 1974, la sonde US MARINER 10 passe près de VENUS et nous précise que les nuages contiennent bel et bien… de l’ACIDE SULFURIQUE en grande quantité.

Pourquoi VENUS, qui est de la même taille que la Terre et située un peu plus près du Soleil présente-t’elle un visage aussi différent ? cela s’explique par l’ “EFFET DE SERRE”. La chaleur du Soleil est piégée par le gaz carbonique de l’atmosphère. La température de VENUS s’est donc élevée très régulièrement au cours du temps avant d’atteindre le point d’équilibre à 470 °C.

Mais la mission qui restera la plus fructueuse, fût celle de la sonde américaine MAGELLAN qui se mit en orbite en 1990. Avec son radar à haute résolution, les plus petits détails enregistrés atteignent moins de 50 m. Par ailleurs, la sonde était muni d’un altimètre qui donnait les altitudes à 100 m près. Grâce à cette sonde, VENUS est maintenant complètement cartographiée.

Magellan nous a fait découvrir de nouvelles formations géologiques toutes liées à une activité volcanique. Ainsi, les “PANCAKES”, (crêpes en américain) sont des espèces de dômes très plats dus à des soulèvement du sol par des infiltrations de magma. Certaines montagnes affichent très clairement une apparence de VOLCANS sans doute encore en activité. D’autres structures, les “CORONAE” sont de grandes couronnes plissées probablement dues à des mouvements internes qui compriment le sol en surface. De nombreuses FAILLES ont également été détectées, preuves d’une intense activité tectonique. Certaines VALLEES SINUEUSES ont été interprétées comme des TUNNELS DE LAVE dont le plafond se serait effondré après refroidissement. Quant aux CRATERES MÉTÉORITIQUES, ils existent bien à la surface de Vénus, mais ils sont assez peu nombreux car l’atmosphère épaisse constitue une bonne protection.