Astro-Club Saturne

Une activité de l'ADASOC à Préaux [76]

Le renvoi coudé est le dispositif optique qui permet de renvoyer l’image donnée par l’instrument astronomique dans une direction à angle droit. Son usage s’est généralisé pour les lunettes astronomiques et les télescopes catadioptriques car il évite de se “casser le cou” pour observer le ciel près du Zénith.

On trouve aussi quelques exemples de renvois coudés à 45° mais ils sont peu indiqués en observation astronomique car cet angle reste peu confortable.

Pour les renvois à 90°, il en existe plusieurs types:

  • Les renvois coudés à prisme
  • Les renvois coudés à miroir recouvert d’aluminium
  • Les renvois coudés à miroir recouvert d’un revêtement dit “diélectrique”

Ces deux catégories existant en diamètre 31,7 ou 50,8. Soit donc théoriquement 6 sortes possibles.

Les renvois coudés à prisme sont plus lourds, doivent avoir les 3 faces du prisme taillées avec précision, être fabriqués avec un verre particulièrement transparent pour ne pas trop absorber de lumière, notamment sur les objets du Ciel Profond et avoir des revêtements antireflets de bonne qualité. Il faut savoir aussi que le prisme introduit une aberration de sphéricité compte tenu que les différents rayons lumineux ne traversent pas la même épaisseur de verre. Et pour finir le verre introduit également une légère aberration chromatique.

Les renvois coudés à miroir sont plus légers, n’ont qu’une face à être taillée (La face supérieure du miroir), mais doivent être recouverts d’une couche réfléchissante la plus efficace possible pour ne pas trop absorber de lumière, notamment sur les objets du Ciel Profond. Comme la lumière ne traverse pas de verre, ils n’ajoutent pas d’aberrations chromatiques et de sphéricité.

Tout ça pour dire d’abord, qu’à qualité égale, un renvoi coudé à prisme coûte forcément plus cher qu’un renvoi coudé à miroir aluminé et celui-ci sera de toutes façons plus lumineux.

Donc le mieux, c’est le renvoi coudé à miroir. Mais ce miroir doit être absolument plan avec un précision de taille au moins égale à celle des miroirs de télescope pour ne pas introduire une perte de qualité de l’image. Les meilleurs sont donnés pour une précision de taille de lambda / 10.

Pour les renvois coudé à miroir, faut il un revêtement diélectrique ou non ?

Le revêtement classique est à base d’aluminium recouvert d’une couche protectrice pour éviter les rayures. Il réfléchit jusqu’à 96% de la lumière.

Le revêtement diélectrique ne contient pas de métal réfléchissant, mais est à base d’oxydes de titane et de silicium déposés en multicouches successives (jusqu’à 50) et recouvertes d’une dernière couche protectrice. Un diélectrique est donc plus cher à produire qu’un miroir aluminé classique. Gros avantage, on atteint un pouvoir réfléchissant de 99,6% pour les plus performants et ils sont très résistants.

Toutes ces considérations font que le miroir diélectrique donne les images les plus contrastées possibles. Ceci est visible en planétaire pour un oeil averti, mais beaucoup moins sur les objets du Ciel profond.

Le support des couches est aussi important pour pouvoir être taillé le plus plan possible et il ne doit pas se déformer. Les meilleurs sont en Zérodur ou en vitrocéramique.

Pour terminer, le miroir doit être fixé dans un boîtier garantissant la pérénité de son angle de 45° d’inclinaison et ce boîtier doit introduire le moins de jeu possible au niveau du porte oculaire et de l’oculaire. Pour cela, ceux avec un serrage de l’oculaire à vis & anneau abîment moins la jupe des oculaires que ceux uniquement à vis.

En ce qui concerne le diamètre du “coulant” qui accueille les oculaires, un diamètre de 50,8 permet de garantir un champ de lumière maximum si on utilise des oculaires à très grand champ de 50,8. Attention, compte tenu de son poids, le porte oculaire doit pouvoir le tenir.

Le renvoi coudé livré avec les instruments est généralement un renvoi d’entrée de gamme à prisme ou à miroir aluminé. Son remplacement en fonction du budget est un bon moyen d’augmenter (légèrement) le contraste lors des observations planétaires.